Bénéficiant des progrès des techniques, de l’imagerie et des autres traitements, la chirurgie reste le pilier incontournable du traitement de la plupart des cancers.

Si ce constat est vérifié depuis plusieurs années, il doit cependant être précisé que les techniques chirurgicales ont largement évolué, permettant moins de séquelles et de complications.

La cœlioscopie fait partie de ces progrès techniques. Il s’agit d’une technique chirurgicale mini invasive pratiquée au niveau de l’abdomen. Cette technique est rendue possible par l’utilisation d’une caméra munie d’une optique tubulaire (5 ou 10 mm) et d’instruments de chirurgie adaptés (comme des baguettes de 5 à15 mm), introduits dans l’abdomen à travers de petites incisions.

Le but de l’opération dans le cas du cancer est d’enlever la tumeur avec ses extensions locales (envahissements) ou à distance (métastases) tout en évitant qu’elles se propagent.

Elle est complétée par d’autres techniques, comme la radiologie interventionnelle, la radiothérapie, la chimiothérapie, l’hormonothérapie ou l’immunothérapie.

Avant le début du traitement le dossier du patient est discuté dans une Réunion de Concertation Pluridisciplinaire oncologique, avec toute l’équipe de spécialistes impliqués : chirurgiens, oncologues, radiothérapeutes, gastroentérologues, histo-pathologistes etc, afin de proposer au malade le meilleur traitement possible, adapté à son diagnostic et à son état de santé. A l’issue de cette concertation une stratégie thérapeutique est mise en place et proposée à chaque patient.

Dans certains cas, la chirurgie peut être le traitement initial. Dans d’autres, elle pourra être précédée d’autres traitements (radiothérapie, chimiothérapie…) visant à diminuer l’étendue de la tumeur avant l’acte chirurgical.

Après chaque opération, le suivi est assuré par un oncologue et les autres membres de l’équipe (laquelle sont tous spécialistes en cancérologie) afin de mieux s’adapter au risques de récidives et de combattre les effets secondaires des traitements complémentaires.

 

Bilan pré-opératoire

Quand une décision chirurgicale est prise, vous devrez réaliser deux consultations avant l’intervention: chirurgicale et d’anesthésie.

 

La consultation avec le chirurgien

Lors de cette consultation, on vous expliquera les objectifs de l’opération, la technique qui sera utilisée, les suites et les complications possibles.

Le chirurgien pourra éventuellement vous demander de réaliser des examens morphologiques et radiologiques en plus pour mieux évaluer et définir les rapports anatomiques et les risques liés au geste chirurgical.

Cette consultation vous offre l’occasion de poser toutes les questions au sujet de l’intervention.

 

La consultation avec l’anesthésiste

L’intervention est réalisée le plus souvent sous anesthésie générale. Une consultation avec un anesthésiste est donc obligatoire dans les jours qui précèdent l’intervention. Cette consultation permet d’évaluer les risques liés à l’anesthésie, en prenant en compte les antécédents médicaux et chirurgicaux du patient.

Il est important de signaler tout problème de santé, en particulier les allergies (asthme, eczéma, rhume des foins, etc.), les problèmes cardiaques (hypertension par exemple), la prise de médicaments, en particulier anticoagulants et aspirine, ainsi que la consommation de tabac et d’alcools. Il est prouvé que l’arrêt du tabac quelques semaines avant une intervention réduit les complications postopératoires. La consultation d’anesthésie pourra, éventuellement se compléter par une consultation cardiologique et/ou pneumologique.

 

 

L’analyse de la tumeur retirée : examen anatomopathologique

 

L’ensemble de ce qui a été retiré lors de l’intervention chirurgicale est analysé par un laboratoire d’anatomopathologie, par des médecins spécialistes, les pathologistes lesquels sont des acteurs clé dans le processus.

L’examen consiste à observer minutieusement, à l’œil nu puis au microscope en utilisant des marqueurs de immunohistochimie, les tissus prélevés. Ceci est le seul examen qui permet de :

  • confirmer ou infirmer le diagnostic de cancer et décrire le type de tumeur prélevée.
  • déterminer jusqu’où les cellules cancéreuses se sont propagées.
  • vérifier si les bords du tissu qui entoure la tumeur (marges de résection) et les ganglions autour de la tumeur sont sains, c’est-à-dire qu’ils ne contiennent pas de cellules cancéreuses, ce qui indique que la tumeur a bien été enlevée en totalité.

C’est seulement grâce à cet examen que le stade précis du cancer est défini et que les médecins peuvent décider de la stratégie thérapeutique à suivre (traitement postopératoire complémentaire nécessaire ou non).

 

 

Chimiothérapie : quand, pourquoi et comment

 

La chimiothérapie est un traitement qui agit dans tout le corps, par des médicaments qui détruisent les cellules cancéreuses et les empêchent de se multiplier, même si elles sont isolées et n’ont pas été détectées lors du diagnostic.

Un traitement par chimiothérapie est envisagé:

  • lorsque le cancer est avancé et la tumeur ne peut être retirée. Il a pour objectif de ralentir, voire d’arrêter, la progression de la maladie, diminuer la douleur et améliorer la qualité de vie
  • avant la chirurgie, pour réduire la tumeur et rendre possible ou faciliter une extirpation chirurgicale
  • après la chirurgie, lorsque la tumeur a été retirée, pour éliminer les éventuelles cellules cancéreuses restantes et réduire le risque de récidive après l’opération.

Pour délivrer le traitement, la pose d’une chambre implantable ou dispositif intraveineux (DVI) est nécessaire, car les piqures répétées dans les petites veines du bras peuvent être difficiles, douloureuses et surtout thrombogènes  (boucher les vaisseaux par des caillots sanguins). Le DVI sera posé en régime ambulatoire, par le chirurgien, avant le début du traitement. La chimiothérapie à travers le DVI pourra débutée à partir de 48h après la pose.

 

 

La prise en charge du cancer est globale et comprend tous les soins et soutiens dont vous pourriez avoir besoin dès le diagnostic, pendant et après les traitements : soutien psychologique pour vous et vos proches, accompagnement social, prise en charge de la douleur, suivi nutritionnel.

La survenue d’un cancer provoque d’importants bouleversements. Elle s’accompagne aussi sans doute de nombreuses questions.

Notre équipe médicale et soignante dans le cadre de notre service de oncologie est toujours à votre disposition pour tous renseignement complémentaire, pour vous aider dans les démarches et pour vous soutenir.